Les enseignants aiment vraiment leur metier. Cependant, ils subissent de plus en plus de pressions de la part de la societe qui exige de plus en plus de resultats. En effet, non seulement ils fournissent un travail complexe, mais ils sont mal payes, et deconsideres. Dans une societe en crise, ils deviennent des pions sur un echiquier. De plus, cette societe n’a pas conscience des difficultes de cette profession. Elle voit les enseignants comme des privilegies, beneficiant de deux mois de vacances.
Cette liste n’est pas exhaustive :
1. Le manque de soutien hierarchique
Le ministere de l’Education ne percoit pas toutes les difficultes de ce metier, car il est completement coupe des realites et eloigne du terrain. Ainsi, les enseignants se retrouvent souvent isoles, face a leur hierarchie, face a l’administration et aux parents qui les rendent responsables de tous les maux et les echecs.
Les enseignants souffrent d’un manque de soutien hierarchique et sont plus exposes aux risques psychosociaux que les cadres des autres professions. En effet, il semble qu’enseigner tende a etre un metier solitaire, ou le rapport social est peu sollicite en dehors des eleves, meme sur le plan du partage et de la transmission de son experience. En effet, ils declarent manquer de soutien de la part de leur hierarchie et de moyens necessaires pour bien faire leur travail, tant au niveau du materiel que de la formation. Face a un probleme avec un eleve, les paroles de l’enseignant(e) sont constamment mises en doute. Les eleves pensent avoir tous les droits, car ils savent que le prof est desarme.
Dans certains etablissements, il arrive meme que des chefs d’etablissement demandent de ne pas tenir de conseils de discipline, car le « quota » est deja rempli. Des professeurs s’entendent dire egalement qu’il y a trop d’exclusions et qu’ils doivent faire avec les perturbateurs…
De plus, les enseignants souffrent d’un manque flagrant de reconnaissance. Ils vivent tout simplement dans une societe qui met en valeur la personne la plus vue, la plus mediatique ; le citoyen est incite a vivre davantage par rapport au regard des autres, faisant de la reconnaissance un moteur d’engagement tres puissant.
2. Enfant-roi et parent-souverain
Les enseignants sont motives et travaillent dans leur classe par passion. Ils sont convaincus d’un partenariat-ecole-famille efficace et suivi pour obtenir de bons resultats, mais depuis quelques annees survient un type de parents plus interventionniste et defenseur de son enfant, y compris contre l’autorite pedagogique des enseignants. Bref, c’est le parent souverain, qui s’imagine a tort qu’il connait tout, et qui n’arrive pas a comprendre que les professeurs n’enseignent pas a un seul enfant par classe. Il oublie que les enseignants ont 28 ou 30 eleves a gerer. Ce type de parent dicte ses exigences et veut faconner la conduite des enseignants.
Un enseignant a d’ailleurs commente ce sujet sur la page Facebook de BienEnseigner : « C’est le seul metier ou d’autres viennent s’immiscer et nous donner des conseils… les parents bien sur ! Avez-vous deja dit a un macon comment monter une maison ? A un banquier comment calculer un emprunt ? Remis en question un medecin ?… Apres les enfants-rois, nous avons les parents-rois, qui passent dans notre dos pour contacter la direction parce qu’ils ne sont pas d’accord sur une note, une correction… ou une appreciation sur le bulletin… et malheureusement, la hierarchie ne veut pas froisser ces parents… »
Voici quelques gestes du nouvel empereur :
- Pour les enfants rois, les retards du matin sont devenus une veritable plaie et leurs parents font la queue pour justifier le petit retard.
- Le vendredi, les parents-rois arrivent tot pour chercher leurs marmots une heure avant la fin des classes.
- Ils sont en desaccord avec tel devoir et demandent des examens ideaux ajustes au rythme de leurs enfants.
- Ils arrivent sans rendez-vous pour regler un probleme avec leur(s) enfant(s).
- Ils sont des experts scolaires, bien sur, et ils remettent en question toutes les pratiques pedagogiques des enseignants.
Sans oublier que normalement, l’ecole enseigne, alors que les parents eduquent… Et pour l’instant, pour ce que nous voyons dans les ecoles que nous frequentons, les parents laissent les deux volets a la charge de l’ecole. Ce qui fait que lorsqu’un eleve a un bon niveau, c’est grace a ses efforts, mais lorsqu’il echoue, c’est a cause du prof qui ne sait pas enseigner. (Comment ca ils sont de mauvaise foi ? …)
3. Le salaire
Souvenez-vous que les enseignants ont fait de longues etudes (BAC+5), qu’ils travaillent dans des conditions degradees, et qu’ils passent plus de 40 heures par semaine en moyenne a travailler, toutes taches confondues. C’est un metier dur, par exemple deux heures de cours requierent au moins quatre heures de preparation sans parler du temps consacre aux evaluations et aux remediations. Cependant, leur salaire stagne depuis des lustres et ils sont les moins bien payes par rapport a leur niveau de diplome. Avec la crise mondiale, de 2010 a 2012 les salaires enseignants ont generalement recule dans les pays de l’OCDE. Mais a partir de 2013 ils repartent a la hausse. Sauf en France ou le gel du point fonction publique s’impose, a l’exception de 2016 et 2017.
C’est sur que les enseignants ne choisissent pas ce metier pour l’argent. Ce metier demande des connaissances, un savoir-vivre avec les gens et de la patience. Pour etre professeur il faut savoir encadrer les enfants, leur apprendre des choses. Un Prof a commente sur ce sujet : « C’est facile d’avoir le salaire d’un prof… mais ce n’est pas facile d’etre prof ».
4. Le manque de motivation des eleves
Les eleves deviennent de plus en plus difficiles a interesser. Par consequent, les enseignants deploient plus d’efforts pour les motiver. En effet, les eleves d’aujourd’hui ont un rapport critique aux savoirs et aux apprentissages. Ils sont moins prets a s’engager dans des savoirs scolaires. Ils ont des difficultes a se mobiliser en classe et a faire leurs devoirs a la maison. Ils ont aussi un sentiment d’ennui et ne trouvent pas de plaisir et d’interet dans les cours. Ils ont du mal a se concentrer, a focaliser leur attention dans les activites scolaires. Bref, ils ne voient plus vraiment l’utilite a apprendre. Mais, les eleves ne sont pas les seuls qui resistent a l’emprise de l’ecole. Leurs parents ont eux aussi un rapport critique a l’enseignement et aux enseignants.
5. Stress et malaise
Le travail d’un enseignant n’est pas tout facile. Cette profession necessite beaucoup d’attention et d’engagement apres/avant le travail. Donc, c’est normal de stresser avec tant de responsabilites. L’enseignant est en proie a des difficultes enormes qui generent en lui un stress continu et un mal-etre permanent qui n’epargne ni les experimentes ni les plus jeunes avis aux specialistes pour dresser un bilan complet des lieux en vue d’epargner cette masse de la deprime et de la demission. Les raisons de ce stress sont multiples :